
ce qui met en péril l'avenir de ce projet vieux de 22 ans
L'Open Source Lab (OSL) de l'Université de l'État de l'Oregon est confronté à une crise financière critique qui menace sa survie. La situation est due à la baisse des dons d'entreprises et aux coupes budgétaires importantes du College of Engineering de l'université. Le problème s'est aggravé en raison des coupes budgétaires imposées par l'administration Trump dans l'enseignement supérieur. L'OSL pourrait fermer ses portes si un financement de 250 000 $ n'est pas assuré d'ici la mi-mai. Ce qui pourrait mettre en danger d'importants projets open source. La réduction des financements universitaires pousse des chercheurs à quitter les États-Unis.
Depuis plus de 22 ans, le laboratoire open source (OSL) de l'Université d'État de l'Oregon est une pierre angulaire de l'écosystème technologique, offrant un hébergement et un soutien essentiels à de nombreux projets libres et open source dans le monde entier. L'OSL fournit une infrastructure essentielle qui comprend : la mise en miroir de logiciels fiables et l'hébergement de machines virtuelles, qui font partie intégrante de nombreux projets et organisations.
Dans un article publié le 30 avril 2025, le patron de l'OSL, Lance Albertson, fait état d'une grave pénurie de fonds, ce qui met en péril son avenir. L'incubateur de logiciels libres est à court d'un quart de million de dollars en raison d'un remaniement du financement de l'enseignement supérieur aux États-Unis.

Pourquoi est-ce préoccupant ?
L'Université d'État de l'Oregon a créé ce laboratoire en 2003. Depuis, il a beaucoup aidé de nombreux projets de logiciels libres. Sa fermeture pourrait perturber ces services, ce qui aurait un impact sur de nombreux projets qui s'appuient sur les installations d'hébergement neutres du laboratoire pour favoriser les relations et la collaboration entre les projets et les entreprises. Parmi les contributions notables du laboratoire, on peut citer les projets suivants :
- l'OSL a hébergé Mozilla Firefox lorsqu'ils avaient besoin d'aide dans les premiers jours et a hébergé la version 1.0 ;
- l'OSL a hébergé la Apache Software Foundation, la Linux Foundation, Kernel.org, Mozilla pendant de nombreuses années ;
- l'OSL offre un miroir logiciel rapide et fiable pour les projets ;
- l'OSL fournit actuellement un hébergement d'infrastructure pour des projets tels que Drupal, Gentoo Linux, Debian, Fedora, phpBB, OpenID, Buildroot/Busybox, Inkscape, Cinc, etc. ;
- des machines virtuelles pour x86, aarch64 et ppc64le sont utilisées par de nombreux projets pour l'intégration continue (CI) et d'autres services hébergés.
Le site de l'OSL répertorie actuellement 288 projets qu'il soutient, mais la page précise qu'il pourrait y en avoir d'autres. Le projet Gentoo sollicite déjà de l'aide pour l'OSL. Pour à atténuer les risques, l'OSL recherche des solutions pour relocaliser les systèmes d'hébergement en raison de l'obsolescence prévue de son centre de données obsolète. Des efforts communautaires sont également en cours pour soutenir l'équipe OSU OSL en difficulté financière.
Toutefois, il est urgent d'agir pour obtenir les fonds nécessaires à la poursuite des activités du laboratoire et à sa contribution à la communauté technologique mondiale. Les partisans et les parties prenantes sont encouragés à se mobiliser pour préserver cette ressource inestimable.
Les réactions dans la communauté
Sur le forum de discussion de Hackernews, les commentateurs se sont montrés enthousiastes quant à l'impact de l'organisation : « l'OSL a transformé ma carrière d'étudiant en informatique à Corvallis il y a de nombreuses années. Je ne peux pas dire assez de bien de l'impact positif qu'il a sur la communauté open source et les étudiants qu'il emploie ». Beaucoup sont indignés par l'impact des réductions drastiques dans le financement des universités du pays.
Un autre critique a commenté : « lorsque je travaillais sur GHC il y a de nombreuses années, l'OSL nous a aidés en nous donnant accès à de belles machines POWER7 (grâce à un hacker du noyau IBM qui nous a recommandés et approuvés) et nous les avons utilisées pendant des années pour résoudre des problèmes bizarres. J'ai toujours eu une très haute opinion de l'Open Source Lab. J'espère que quelqu'un pourra les aider à s'en sortir ».
Le Corvallis Gazette-Times, journal de la ville natale de l'OSU, a récemment fait état de l'impact des coupes de l'administration Trump dans son article intitulé « OSU raises tuition amid federal funding concerns », et a cité le rapport du président de l'OSU, Jayathi Murthy, au conseil d'administration de l'université.
Jayathi Murthy affirme : « les nouvelles priorités fédérales et les réductions de financement proposées, en particulier pour la recherche, pourraient avoir des conséquences directes et négatives pour l'OSU ». Des experts ont récemment accusé le DOGE d'Elon Musk de démanteler de l'intérieur les défenses cybernétiques des États-Unis sous prétexte de faire des économies. La fermeture de l'OSL nuirait également à l'industrie technologique américaine.
Comme il a été rapporté en 2006, l'OSL a apporté une aide essentielle à Gentoo et à Drupal, tout en fournissant l'un des premiers sites d'hébergement à la toute jeune Fondation Mozilla. En 2011, Facebook a parlé de son utilisation de l'infrastructure de test de l'OSL. Comme l'a indiqué l'équipe Drupal, l'OSL servait 10 To de données par mois pour eux en 2012. Sept ans plus tard, LWN a fait état d'une intervention de Lance Albertson à SCALE 17x.
À l'époque, Lance Albertson avait déclaré : « le rôle du laboratoire est d'être un lieu d'hébergement neutre et de favoriser les relations entre les projets de logiciels libres et les entreprises ». Selon Lance Albertson, il manque actuellement 250 000 dollars au laboratoire pour continuer à assurer ses activités.
Plusieurs programmes de recherche scientifique et technologique menacés
Les institutions scientifiques européennes ont commencé à tirer la sonnette d'alarme lorsque l'administration Trump a commencé à supprimer des emplois et à geler les subventions scientifiques dans le cadre de ses vastes mesures de réduction des coûts. Cette situation a conduit les universités du pays à réduire le nombre de doctorants, d'étudiants en médecine et d'autres étudiants diplômés, à geler les embauches et même à annuler certaines offres d'admission.
Plus de 12 500 citoyens américains se trouvant actuellement dans d'autres pays grâce à des bourses de recherche Fulbright ont vu leur financement interrompu, de même que 7 400 universitaires étrangers actuellement accueillis aux États-Unis, ce qui les a laissés dans une situation financière précaire.
Des centres américains considérés comme le summum de la science ont licencié des milliers de personnes. Ces coupes interviennent alors que certaines agences fédérales ont supprimé des sites Web et des demandes de subvention des termes jugés inacceptables par l'administration Trump, qui cherche à purger le gouvernement fédéral des initiatives « woke ». Parmi les termes considérés comme tabous : « science du climat », « diversité » et « genre ».
L'ensemble de ces mesures a jeté un froid dans les universités et les instituts de recherche aux États-Unis. « Ce que nous voyons aujourd'hui est en fait une censure, une censure des valeurs fondamentales », a déclaré Yasmine Belkaid, présidente de l'Institut Pasteur de Paris, qui s'est installée en France l'année dernière après avoir passé 30 ans aux États-Unis, où elle a dirigé le Centre d'immunologie humaine du National Institutes of Health (NIH).
À titre d'exemple, l'un des projets phares menacés par les coupes budgétaires de l'administration est le programme de subvention du CHIPS Act qui vise à redynamiser l'industrie américaine des semiconducteurs. La majorité des personnes travaillant sur le CHIPS Act sont en passe d'être licenciées. De plus, Donald Trump appelle le Congrès à supprimer le CHIPS Act, affirmant qu'il s'agit d'un projet « horrible » qui distribue l'argent des contribuables aux étrangers.
Conclusion
Les politiques de Donald Trump à travers le DOGE portent atteinte à la communauté scientifique et technologique des États-Unis. Une enquête réalisée par la revue scientifique Nature a révélé que plus de 75 % de scientifiques américains envisagent de quitter le pays et considèrent l'Europe et le Canada comme leurs principaux lieux d'installation. Cette tendance menace sérieusement l'innovation technologique et la recherche scientifique aux États-Unis.
Les coupes budgétaires de Donald Trump menacent la survie du laboratoire open source de l'université d'État de l'Oregon. Si le laboratoire n'est pas financé à hauteur de 250 000 $ d'ici la mi-mai, il pourrait être contraint de fermer ses portes, ce qui représenterait une perte colossale pour l'industrie.
L'Union européenne a lancé une campagne pour attirer les scientifiques et les chercheurs américains en Europe avec des offres de subventions et de nouveaux plans politiques. En France, Aix-Marseille Université a lancé le 7 mars 2025 un programme très ambitieux appelé « Safe Place for Science » destiné à offrir l'asile scientifique aux scientifiques américains. D'autres universités européennes envisagent aussi de déployer des programmes similaires.
Source : billet de blogue
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